Dans son dernier ouvrage, The Late Marx’s Revolutionary Roads : Colonialism, Gender, and Indigenous Communism (Les perspectives révolutionnaires du vieux Marx : colonialisme, genre et communisme indigène), le sociologue marxiste Kevin B Anderson se penche sur les derniers écrits de Karl Marx, dont certains n’ont été révélés que récemment, afin d’en extraire des idées clés d’une importance cruciale pour les socialistes d’aujourd’hui. Federico Fuentes s’est entretenu avec lui à ce propos.
Ton nouveau livre se concentre sur les derniers écrits de Marx. Pourquoi cet intérêt particulier pour le Marx tardif ? Cherches-tu à le différencier du « Marx précoce » ?
Tout comme il y a quelques décennies, à propos du « Marx précoce », les discussions sur le « Marx tardif » se déroulent depuis un certain temps, mais elles ne se sont vraiment cristallisées qu’au cours des cinq dernières années. Mon livre, Marx aux antipodes, a été publié il y a environ 15 ans. Il examinait les derniers écrits de Marx qui étaient disponibles à l’époque. Mais au cours des cinq dernières années, nous avons pu lire, entre autres, L’écologie de Marx dans sa critique inachevée du capital de Kohei Saito et Les dernières années de Karl Marx. Une biographie intellectuelle, 1881-1883, de Marcello Musto.
À mon avis, on ne peut pas rejeter le Marx tardif plus que le Marx précoce : les deux sont Marx et les deux ont beaucoup de choses intéressantes à dire. De plus, je ne pense pas qu’on puisse parler d’une rupture entre le Marx « mature » du Capital et des Grundrisse et l’une ou l’autre de ces périodes. Ce que j’ai voulu faire avec ce livre, c’est préciser que la fin de la vie de Marx constitue une période distincte dans ses écrits.
Dans ton introduction, tu remarques que certains marxistes se sont concentrés exclusivement sur les écrits de Marx concernant « le capital et la classe, à l’exclusion de toutes les autres questions » ? Quelles sont ces autres questions sur lesquelles tu souhaites attirer l’attention dans ton livre ?
Si plusieurs autres chercheurs se sont intéressés aux idées de Marx sur l’écologie, j’ai quant à moi concentré mon attention sur ses notes concernant la race, le genre et le colonialisme. Ces questions sont présentes dans tous les écrits de Marx, y compris dans ses premiers travaux. Mais certains aspects deviennent plus prononcés au fil du temps, tant sur le plan quantitatif qu’en termes de nouvelles positions adoptées. C’est ce que je cherche à mettre en évidence.
Pourquoi ces questions sont-elles importantes pour comprendre la critique du capitalisme par Marx ?
Si vous regardez l’avant-dernier chapitre du volume I du Capital, Marx parle de la concentration croissante des forces productives, qui conduit à son tour à la croissance et à la concentration de la classe ouvrière en tant que force sociale. Marx décrit comment le capital se développe au fil du temps, expliquant que le moment de la transition révolutionnaire viendra et que le capital devra être renversé pour surmonter les contradictions du capitalisme.
Mais il n’est fait aucune mention de la race, du genre ou de l’État. Ce que Marx présente est un modèle abstrait – abstrait dans le bon sens du terme, car il s’efforce de se concentrer sur les caractéristiques les plus saillantes du capitalisme. Mais cela signifie que son explication du capitalisme dans le volume I du Capital reste à un niveau très général, applicable à presque toutes les sociétés capitalistes industrielles.
Pourtant, lorsqu’on examine de plus près et que l’on compare le capitalisme en Angleterre, en 1870, au capitalisme aux Etats-Unis, aujourd’hui, par exemple, on constate immédiatement que la situation est plus complexe. Marx s’est penché sur ces complexités tout au long de sa vie, même dans ses premières années.
Marx, par exemple, considérait les États-Unis et le Brésil, qui étaient les deux seuls grands pays capitalistes dotés d’une production moderne basée sur l’esclavage, comme des formes de capitalisme racialisé. Dans les années 1850, il écrivait que la révolution ne commencerait peut-être pas dans les pays les plus industrialisés, mais dans la périphérie, à savoir la Chine et l’Inde. Lorsqu’un soulèvement a éclaté en Pologne en 1863, Marx a écrit à Friedrich Engels : « On peut espérer que cette fois-ci, la lave coulera d’est en ouest. » Mais ces idées n’ont jamais été très développées à l’époque.
C’est vers la fin de sa vie que Marx a commencé à s’intéresser de plus près à ces questions. Il s’est notamment penché sur les interactions entre les secteurs colonisés et les pays dits capitalistes centraux, comme l’Irlande et l’Angleterre. Mais il s’est également intéressé aux relations entre les Anglais et les Irlandais en Angleterre, qu’il considérait comme similaires à certains égards aux relations racialisées entre les travailleurs blancs et noirs aux États-Unis.
C’est très intéressant, car ces deux éléments sont directement liés au colonialisme : d’un côté, vous avez le facteur colonial irlandais et le mouvement national (qu’il soutient), et son impact sur le capitalisme britannique. De l’autre, vous avez ce prolétariat d’immigrants irlandais en Angleterre, qui ont été contraints de migrer, en grande partie à cause du colonialisme britannique. Il aborde donc cette question sous différents angles.
Malheureusement, certains marxistes considèrent aujourd’hui ces complexités et ces questions propres aux différentes sociétés capitalistes comme superflues, alors qu’elles sont en réalité très importantes.
L’évolution de ses opinions a-t-elle influencé sa vision des révolutions ?
Le modèle abstrait de Marx l’a initialement conduit à croire que l’Angleterre, compte tenu de ses grandes industries et de son prolétariat, était le seul pays réunissant les conditions économiques nécessaires à une révolution anticapitaliste.
Mais à la fin des années 1860, sa pensée a commencé à changer. Marx considérait toujours que les travailleurs britanniques avaient un grand potentiel révolutionnaire, mais il a commencé à voir que l’énergie révolutionnaire pourrait venir de l’extérieur des secteurs industriels les plus avancés de la classe ouvrière anglaise. Marx a plutôt commencé à voir qu’un soulèvement agraire en Irlande pourrait être l’étincelle qui secouerait la Grande-Bretagne et la pousserait dans une direction révolutionnaire.
Un autre élément émerge dans les écrits de Marx à la fin des années 1870 et au début des années 1880. Il commence à considérer ces révoltes périphériques non seulement comme politiquement importantes pour éroder la puissance des pays capitalistes centraux, mais aussi comme porteuses de possibilités communistes. Il se concentre particulièrement sur la Russie, qu’il commence à considérer comme le nouveau centre de l’énergie révolutionnaire sur le continent.
Dans son dernier écrit — la préface de 1882 au Manifeste communiste — Marx pose la question suivante : « L’obshchina [commune paysanne] russe, bien que fortement érodée, mais qui reste une forme primitive de propriété commune de la terre, peut-elle passer directement à la forme supérieure de propriété commune communiste ? » Sa réponse est que « si la révolution russe devient le signal d’une révolution prolétarienne en Occident, de sorte que les deux se complètent, la propriété commune actuelle de la terre en Russie peut servir de point de départ à un développement communiste ».
Cela représente un revirement radical par rapport au langage du Manifeste communiste de 1848. À l’époque, Marx affirmait que les anciennes relations agraires devaient être éradiquées et détruites. C’est pourquoi il soutenait le libre-échange ; il voulait que le capitalisme se répande partout et bouleverse les anciennes structures précapitalistes. Marx affirmait désormais que certains éléments de ces structures sociales précapitalistes — ce qu’il appelait le communisme primitif — pouvaient servir de base à un mouvement révolutionnaire.
Que peux-tu nous dire sur la façon dont Marx considérait le genre et le capitalisme dans ses derniers écrits ?
Marx s’intéresse beaucoup au genre vers la fin de sa vie. Le livre d’Engels, L’Origine de la famille, de la propriété et de l’État — qui est à certains égards un livre remarquable — s’inspire largement des notes prises par Marx au cours des trois dernières années de sa vie. Mais la question du genre a été l’un des aspects les plus difficiles de mon livre.
L’une des difficultés résidait dans le fait que, si les écrits de Marx sur les sociétés indigènes (principalement en Amérique) et sur la Grèce et la Rome antiques regorgent de discussions sur le genre, cette question n’est pas directement liée aux mouvements révolutionnaires et aux remises en cause du système. Ses écrits sur l’Irlande, à la fin des années 1860, ou sur la Russie, dans les années 1870 parlent beaucoup de révolution, mais ne font aucune mention spécifique du genre. Ce n’est qu’à la toute fin de sa vie, en 1881, qu’il revient, par exemple, sur la question du genre en Irlande avant la colonisation britannique.
Ses écrits semblent toutefois aller quelque peu à l’encontre de ce qu’Engels a écrit plus tard. Engels affirmait que, puisque le patriarcat et les relations de genre étaient liés à la propriété privée et à l’État, c’était en s’attaquant à ces derniers que l’on s’attaquait au patriarcat et aux relations de genre. Cette opinion a conduit Engels à écrire, en adaptant une phrase de Hegel : « Le renversement du droit maternel a été la défaite historique mondiale du sexe féminin. »
Cependant, lorsque Marx s’est penché sur les relations entre les sexes chez les Grecs et les Romains, il ne les a pas considérées comme une domination ininterrompue. Marx a souligné que, à certains égards, les femmes romaines avaient plus de liberté que les femmes athéniennes. Cela semble indiquer qu’il voyait des hauts et des bas dans les relations entre les sexes, plutôt qu’une défaite historique mondiale indifférenciée, comme l’exprimait Engels.
Si l’on réfléchit à une défaite historique mondiale ininterrompue des femmes, deux problèmes se posent. Premièrement, cela tend à nier l’action des femmes au cours des millénaires, comme le note Marx dans Rome ou comme on pourrait le mentionner dans de nombreux autres contextes.
Deuxièmement, si cette défaite, qui avait consolidé le patriarcat, s’était produite plus ou moins en même temps que l’avènement de la propriété privée et de l’État, alors, sous le capitalisme moderne, il devait être possible d’attaquer le patriarcat très efficacement en ciblant la propriété privée capitaliste comme fondement économique de la domination masculine et de l’État. Il s’ensuivait que les mouvements de femmes devaient être auxiliaires de la gauche socialiste, et non autonomes et indépendants. C’était en fait la politique des socialistes de la génération qui a suivi Marx et Engels.
Comment toutes ces évolutions ont-elles influencé les activités révolutionnaires de Marx ?
Prenons l’exemple de l’Irlande : Marx et Engels, tout en soutenant toujours l’Irlande contre la Grande-Bretagne, étaient au départ très hostiles aux nationalistes bourgeois irlandais, qu’ils considéraient comme indifférents à la classe ouvrière.
Mais en 1869-1870, un mouvement nationaliste progressiste est apparu en Irlande, la Fraternité des Fenians, un mouvement plébéien qui s’intéressait autant à la baisse des loyers qu’à l’expulsion de l’occupant étranger. Ce n’était pas un mouvement socialiste, mais un mouvement conscient de la lutte des classes. Néanmoins, Marx en est venu à saluer la Fraternité des Fenians et son programme agraire.
Marx a conclu également qu’il fallait travailler dur pour gagner la confiance des travailleurs irlandais en Angleterre, d’autant plus que les personnes avec lesquelles il travaillait dans la section locale de l’Association internationale des travailleurs étaient en grande partie anglaises. Il affirmait qu’il fallait faire savoir aux travailleurs irlandais qu’ils soutenaient l’autodétermination de l’Irlande, voire son indépendance si c’était ce qu’ils souhaitaient, afin de briser le mur de méfiance, de séparer ces travailleurs des nationalistes bourgeois et de les recruter dans l’Internationale.
En Russie, la situation était tout autre. Il n’y avait pas de mouvement nationaliste, en tout cas pas de gauche. Au contraire, il y avait toutes sortes de socialistes. La plupart étaient des intellectuels qui adoraient le Capital et voulaient l’appliquer de manière très dogmatique à la Russie. Ils parlaient de la nécessité de chasser les paysans de leurs terres afin d’industrialiser la Russie et de créer un prolétariat. Marx leur a répondu que ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire. Mais il y avait aussi une autre aile, les populistes, qui manquaient de clarté théorique, mais que Marx admirait, car eux aussi voyaient un certain potentiel révolutionnaire dans la paysannerie russe.
Bien sûr, nous ne savons pas ce que Marx aurait fait de ses écrits à la fin de sa vie. Mais nous avons la préface du Manifeste communiste, où il parle de la nécessité d’unir ces éléments : le communisme agraire russe et le prolétariat socialiste moderne d’Europe occidentale. Pour Marx, les deux devaient trouver le moyen de s’unir.
Penses-tu que les derniers écrits de Marx remettent en question certaines idées qui prévalent aujourd’hui chez les marxistes ?
Je pense que la notion de progrès est passablement remise en question par les derniers écrits de Marx. Dans ses premiers écrits, Marx considère le passage du féodalisme au capitalisme comme un progrès assez simple. Mais au fil du temps, le coût de ce progrès apparaît de plus en plus dans ses écrits.
Dans le premier volume du Capital, Marx écrit que le capitalisme « transforme tout progrès économique en calamité sociale », en particulier pour la classe ouvrière. Il continue de considérer le capitalisme dans son ensemble comme un progrès — il n’a jamais complètement abandonné cette vision — mais dans ses derniers écrits, il dit des choses qu’il n’aurait pas dites auparavant sur les aspects négatifs du progrès.
Le revers de la médaille est qu’il commence à voir dans certaines structures sociales collectivistes précapitalistes les éléments constitutifs du socialisme. Ironiquement, si vous aviez dit cela lors d’une réunion de marxistes en Russie en 1900, vous auriez été traité de populiste, et non de marxiste.
Certains ont dit que Marx avait fait une exception pour la Russie en raison de son parcours de développement différent. Mais on peut voir dans ses écrits sur l’Inde et les sociétés indigènes d’Afrique du Nord et d’Amérique latine que Marx croyait également que les structures sociales communautaires de ces sociétés pouvaient être une base pour la révolution. C’est un changement par rapport à ses écrits des années 1840 et 1850, où Marx était conscient de ces structures communautaires, mais les considérait comme la base du despotisme oriental et fermées à toute forme de progrès.
Quelles implications vois-tu dans ces écrits pour la gauche d’aujourd’hui en termes de subjectivité révolutionnaire ?
Aujourd’hui, il existe des dizaines de points de vue différents au sein de la gauche mondiale. Mais si l’on s’intéresse à ceux qui bénéficient d’un large soutien, on peut citer des forces légèrement plus réformistes, telles que celles qui gravitent autour de [les socialistes démocrates américains] Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez, [le leader de La France insoumise] Jean-Luc Mélenchon et [l’ancien leader du Parti travailliste britannique] Jeremy Corbyn.
Ils ont tendance à se concentrer sur la classe, le capital, les inégalités économiques, la situation difficile de la classe ouvrière et la nécessité pour les partis de centre gauche de se rapprocher davantage du mouvement syndical. Certains diront explicitement que nous devons nous éloigner des questions identitaires, telles que la race, le genre et la sexualité, que la gauche en parle trop et que cela rebute la classe ouvrière blanche, ou qu’elle ne cible pas suffisamment le capital.
Ensuite, il y a la gauche issue du mouvement Black Lives Matter et du mouvement de solidarité avec la Palestine, ainsi qu’une grande partie de la gauche étudiante, qui ont tendance à donner la priorité à l’identité et à considérer les travailleurs blancs comme conservateurs simplement parce qu’ils sont blancs et privilégiés – même si souvent, ceux qui tiennent ces propos sont beaucoup plus privilégiés.
Marx était clairement conscient des questions de race, de genre et de colonialisme, mais il ne suffit pas de dire qu’il était plus en phase avec son temps que nous le pensions. Pour Marx, ces questions ont toujours été liées au capital et à la classe sociale, et c’est ce qui manque souvent aujourd’hui.
Les écrits de Marx peuvent nous aider à comprendre que nous devons fusionner ces deux gauches. Je ne parle pas d’une manière populiste et non critique, mais aucune des deux parties ne peut simplement rejeter l’autre, car elles recèlent toutes deux une énergie radicale. Nous devons trouver des moyens d’instaurer un véritable dialogue et une véritable unité.
Le mouvement palestinien nous offre aujourd’hui une opportunité, car les deux gauches sont très impliquées dans ce mouvement. Il y a une chance d’avoir une forme de dialogue. Ce potentiel s’est manifesté lors de la victoire électorale étonnante de Zohran Mamdani [candidat du Parti socialiste démocratique américain] à New York, une rare lueur d’espoir dans un pays sous la menace croissante du fascisme trumpiste.
La France est un autre exemple où, d’un côté, il y a un gigantesque mouvement ouvrier, comme on l’a vu avec les grèves massives de 2023, et de l’autre, des explosions régulières de colère dans les banlieues contre les brutalités policières la même année. Pourtant, ces deux phénomènes n’ont que très peu de liens entre eux.
Ce que Marx disait dans ses écrits sur l’Irlande, c’est que nous devons trouver des moyens de relier les travailleurs : le mouvement avec les soulèvements des banlieues, car ces jeunes de couleur, souvent semi-chômeurs, font partie des populations les plus opprimées. Malheureusement, les syndicats ne l’ont pas fait, même si le groupe de Mélenchon a vraiment essayé d’impliquer ces secteurs dans la gauche socialiste, ce qui est important.
Et dans la mesure où cela rejoint la question du colonialisme dans les écrits de Marx, ces questions sont tout aussi importantes, voire plus, aujourd’hui, quand on voit comment différentes luttes locales ont influencé et déclenché tant d’autres à travers le monde. Un excellent exemple est la façon dont les soulèvements arabes de 2011 ont déclenché de nombreux mouvements de protestation, à commencer par Occupy Wall Street aux États-Unis la même année.
Qu’il s’agisse de peuples colonisés ou semi-colonisés, ou de peuples périphériques, nous avons affaire à des personnes dont les conditions de vie et de travail sont pires et le niveau d’exploitation plus élevé que ceux des travailleurs des pays capitalistes centraux. C’est parmi eux que naissent tant de soulèvements actuels. Je pense qu’aujourd’hui, on a davantage le sentiment que ces luttes peuvent avoir un impact au-delà des clivages géographiques, culturels et linguistiques.
* Kevin B. Anderson est professeur de sociologie, de sciences politiques et d’études féministes à l’université de Californie à Santa Barbara. Il est l’auteur et l’éditeur de nombreux ouvrages, dont son ouvrage révolutionnaire Marx aux antipodes : nations, ethnicité et sociétés non occidentales et, plus récemment, A Political Sociology of Twenty-First Century Revolutions and Resistances.
Notre traduction de l’anglais à partir de l’original, paru le 6 juillet 2025, sur le site LINKS.