Les États capitalistes intensifient massivement leurs attaques contre les services publics. C’est l’une des retombées de l’extrême droitisation de la vie politique dans un nombre croissant de pays. Cet article tente de répondre à trois questions essentielles : 1. Quel est l’objectif de cette grande offensive du point de vue du capital ? En quoi les services publics jouent-ils un rôle central dans le partage de la richesse créée entre le capital et le travail ? 2. À quoi servent les services publics ? Dans quelle mesure sont-ils indispensables à l’exploitation capitaliste ? 3. En quoi la défense des conditions de travail et des prestations des services publics, mais aussi leur amélioration, constitue-t-elle un enjeu stratégique, au cœur du combat anticapitaliste, féministe et environnemental ?
Féminisme
L’exploitation capitaliste et la domination patriarcale sont-ils deux sytèmes distincts?
J’utiliserai le terme « féminisme socialiste » pour désigner toutes les versions plus radicales du féminisme, dont certaines sont marxistes et d’autres non. Selon ma définition, toutes les féministes socialistes considèrent la classe sociale comme un élément central de la vie des femmes, mais aucune ne réduirait l’oppression sexuelle ou raciale à l’exploitation économique.
Pour le féminisme, la classe est-elle le sujet qui fâche ?
Des suffragettes revendiquant l’égalité des droits aux grèves féministes contemporaines, les mouvements féministes ont pu constituer différentes tentatives de dépasser les divisions de classe. Celles-ci continuent pourtant d’opposer les intérêts matériels des travailleuses à ceux des femmes de la bourgeoisie. Retour sur les diverses « vagues » du féminisme, et la manière dont elles ont chacune abordé la question de la classe sociale.
Les femmes, les classes et l’intersectionnalité : réflexions sur le féminisme et son avenir
Dans cet article, publié par Monthly Review, en septembre 2019, et que nous traduisons pour la première fois en français, la sociologue états-unienne, d’origine argentine, Martha E. Gimenez, revient sur ce qui distingue l’approche du féminisme marxiste des approches identitaires ou intersectionnelles.
L’austérité budgétaire est sexiste
Quand un gouvernement coupe dans les budgets, les femmes sont les premières à en payer le prix. Après l’échec de François Bayrou et de son projet de budget austéritaire, nous voulons rappeler à son successeur que diminuer le financement des services publics n’est pas une fatalité : c’est un choix politique, et nous le dénonçons.
Matérialisme et féminisme : entretien avec Johanna Brenner
Je travaille toujours à partir d’un cadre théorique matérialiste marxiste. Les féministes marxistes partent, comme Marx, du travail collectif. Les êtres humains doivent organiser le travail socialement afin de produire ce dont ils ont besoin pour survivre ; la manière dont le travail socialement nécessaire est organisé façonne à son tour l’organisation de toute la vie sociale. Alors que Marx pensait principalement à la production de biens, les féministes marxistes ajoutent à ce travail socialement nécessaire la reproduction des êtres humains — non seulement d’une génération à l’autre, mais aussi au quotidien — ce que nous appelons désormais la « reproduction sociale ».
La guerre des sexes à l’ère Trump, la comprendre pour la déconstruire
Nous assistons à une résurgence alarmante des idées archaïques sur les rôles des genres : une croisade pour le retour à la virilité de la part des masculinistes sur les réseaux sociaux, au rejet ; un appel au retrait de la vie de la part des femmes traditionalistes. Stephanie Coontz, historienne reconnue des rôles de genre, explique les profondes tendances économiques qui sous-tendent ce phénomène.
Le vieux Marx sur le colonialisme, le genre et le communisme indigène – Entretien avec Kevin B. Anderson
Dans son dernier ouvrage, The Late Marx’s Revolutionary Roads : Colonialism, Gender, and Indigenous Communism (Les perspectives révolutionnaires du vieux Marx : colonialisme, genre et communisme indigène), le sociologue marxiste Kevin B Anderson se penche sur les derniers écrits de Karl Marx, dont certains n’ont été révélés que récemment, afin d’en extraire des idées clés d’une importance cruciale pour les socialistes d’aujourd’hui. Federico Fuentes s’est entretenu avec lui à ce propos.
Travail reproductif et exploitation : de Marx aux théories féministes de la reproduction
Si les théories féministes méritent d’être considérées comme l’un des principaux lieux de renouvellement de la réflexion sur l’exploitation, c’est notamment en raison du développement de ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler les théories féministes de la reproduction sociale. Dans leur phase initiale, au cours des années 1970, leur objectif était de procéder à une extension de la théorie marxienne de l’exploitation telle qu’elle est formulée dans Le Capital. L’argument principal était que les mécanismes à l’œuvre dans l’exploitation du travail de reproduction de la force de travail sont analogues à ceux de l’exploitation salariale, et tout aussi essentiels à l’accumulation du capital. Dans des phases ultérieures du développement de ces théories, la reproduction a souvent été entendue en un sens plus large que la seule reproduction de la force de travail, et l’appropriation capitaliste des activités de reproduction a parfois cessé d’être identifiée à l’exploitation d’un travail. Le thème de l’exploitation du travail de reproduction fait donc apparaître des divergences entre les différentes étapes du développement des théories féministes de la reproduction sociale, tout autant, on le verra, qu’entre les diverses versions contemporaines de ces théories.
Russie: Tisser les résistances. Le militantisme féministe en temps de guerre
Comment le militantisme féminin en Russie a-t-il évolué depuis le 24 février 2022 ? Pourquoi les initiatives populaires menées par des femmes sont-elles devenues l’une des rares formes de résistance résilientes ? La militante féministe et LGBT+ Liliya Vezhevatova explore comment les femmes à travers le pays continuent de se soutenir mutuellement et d’établir des pratiques horizontales malgré la répression, l’isolement et la militarisation. Un état des lieu exceptionnel de la résistance au féminin.













