Le constat de la multipolarité capitaliste hiérarchisée que je propose s’oppose à l’approche campiste de l’impérialisme. John Bellamy Foster, l’éditeur de Monthly Review, critique le déni de la réalité de l’impérialisme par une large partie de la gauche (Arrighi, Harvey, Robinson, etc.). Or, il adopte lui-même une conception limitée de l’impérialisme contemporain, qu’il réduit à la surexploitation du « Sud global » par le « Nord global » [126]. Son analyse pêche sur deux points principaux. D’abord, la présence de classes antagonistes dans le « Sud global » n’est jamais mentionnée, pas plus que n’est défini le mode de production sur lequel reposent ces pays – sauf pour la Chine, qui est qualifiée de « socialisme avec des caractéristiques chinoises ». La lutte de classes est mentionnée dans son article, mais elle existe exclusivement dans les pays capitalistes du centre. Ensuite, Foster réduit d’abord l’impérialisme à l’impérialisme économique et, ensuite il réduit l’impérialisme économique à l’échange inégal
Économie
Travail reproductif et exploitation : de Marx aux théories féministes de la reproduction
Si les théories féministes méritent d’être considérées comme l’un des principaux lieux de renouvellement de la réflexion sur l’exploitation, c’est notamment en raison du développement de ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler les théories féministes de la reproduction sociale. Dans leur phase initiale, au cours des années 1970, leur objectif était de procéder à une extension de la théorie marxienne de l’exploitation telle qu’elle est formulée dans Le Capital. L’argument principal était que les mécanismes à l’œuvre dans l’exploitation du travail de reproduction de la force de travail sont analogues à ceux de l’exploitation salariale, et tout aussi essentiels à l’accumulation du capital. Dans des phases ultérieures du développement de ces théories, la reproduction a souvent été entendue en un sens plus large que la seule reproduction de la force de travail, et l’appropriation capitaliste des activités de reproduction a parfois cessé d’être identifiée à l’exploitation d’un travail. Le thème de l’exploitation du travail de reproduction fait donc apparaître des divergences entre les différentes étapes du développement des théories féministes de la reproduction sociale, tout autant, on le verra, qu’entre les diverses versions contemporaines de ces théories.
Que va-t-il se passer après la mondialisation ?
Le monde tel que nous le connaissons est le produit de la mondialisation, et cette ère pourrait bien toucher à sa fin. Donald Trump est de retour au pouvoir, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas fan de la mondialisation.