Culture

Après la culture de masse

Après la culture de masse

L’enveloppe culturelle se distend et se déchire sous la pression de l’angulosité, de la brutalité terrible du néolibéralisme tardif (ou d’un stade précoce de ce que j’ai appelé le capitalisme politique), avec sa promesse d’une vie dorée pour une poignée de privilégiés et d’insécurité et de misère pour les autres. Reste à voir si cette dissolution du ciment culturel qui a consolidé le capitalisme américain à son âge d’or créera un espace pour une nouvelle avant-garde

Lucien Goldmann dans le paysage marxiste : création culturelle et conscience du possible

Lucien Goldmann dans le paysage marxiste : création culturelle et conscience du possible

Dans son ouvrage, La création culturelle dans la société moderne, qui n’est pas à proprement parler un livre, mais un recueil de textes épars, il étudie, entre autres, une notion clé pour son projet philosophique et politique. Je veux parler de la notion de conscience possible, qui traduit à son tour – avec une certaine liberté – le concept de Zugerechte Bewusstein apporté par Marx et Engels dans La Sainte Famille et qui réapparaît dans l’ouvrage fondateur de la pensée de Goldmann, Histoire et conscience de classe de Lukács. Cette notion de conscience possible est liée à celle de sujet collectif, c’est-à-dire à cet espace à partir duquel il est possible de concevoir les modes de perception d’une époque, les institutions, etc.

« Même si je suis aveugle, tout est noir » : hommage à Andrea Camilleri

« Même si je suis aveugle, tout est noir » : hommage à Andrea Camilleri

Le 6 septembre, le grand écrivain italien, Andrea Camilleri, disparu il y a 6 ans, aurait eu 100 ans. Tant qu’il était là, « une liaison vivante subsistait » avec le passé « héroïque » de la gauche italienne, celle qui avait été au cœur de la culture politique et intellectuelle de l’Italie d’après-guerre. Mais Andrea Camilleri n’est plus, alors que l’Italie républicaine vit l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Que sa persévérence nous inspire!

Let’s talk about class : de la nécessité d’une critique du classisme au sein de la gauche

Let’s talk about class : de la nécessité d’une critique du classisme au sein de la gauche

Selon une analyse matérialiste, la contradiction entre le travail et le capital donne naissance à l’opposition de classe entre les salarié·e·s et les capitalistes propriétaires. Nulle part cette opposition n’est actuellement aussi flagrante que dans le rôle joué par Elon Musk. Avec son « Département de l’efficacité gouvernementale », l’homme le plus riche du monde supprime de manière radicale et brutale les services publics dans les domaines de la santé, des affaires sociales, de l’aide au développement ou de la recherche, au détriment de la majorité salariée aux États-Unis (et dans le monde entier). Pourtant, des milliers de travailleurs·euses l’acclament et ont élu son allié, Donald Trump, à la présidence. Comment se fait-il qu’une grande partie de la classe ouvrière vote à droite, contrairement à ses « intérêts de classe objectifs » ? Une analyse différenciée de la classe et surtout de la dévalorisation classiste et de la perte de statut aide à comprendre ce phénomène.