Les États-Unis préparent la guerre au Venezuela. Alors que le président Donald Trump affirme que l’objectif du pays est d’empêcher l’acheminement de drogues vers les États-Unis, dans des conversations privées, des responsables américains ont clairement indiqué que le secrétaire d’État Marco Rubio prévoit de renverser le président vénézuélien Nicolás Maduro. Cela s’inscrit dans l’objectif de Trump de réaffirmer la domination états-unienne en Amérique latine, comme celle exercée au XIXe siècle par la force navale et au XXe siècle par l’installation de gouvernements favorables à Washington.
Les préparatifs de guerre ont impliqué, dès le début du mois de septembre, des attaques contre de petites embarcations . Trump affirme que ces bateaux transportaient de la drogue, bien qu’aucune preuve n’ait été fournie. Au total, à ce jour (26 octobre), les forces américaines ont détruit dix bateaux et tué quarante-trois personnes dans les eaux internationales des Caraïbes et de l’océan Pacifique.
L’administration Trump soutient que les États-Unis agissent en légitime défense nationale, au motif que des drogues comme le fentanyl tuent des dizaines de milliers d’Américains, bien que le Venezuela ne soit ni un producteur ni un trafiquant significatif de fentanyl, et qu’il ne soit pas non plus une source majeure de cocaïne. De nombreux experts en droit ont déclaré que ces exécutions extrajudiciaires ne sont rien d’autre que des meurtres commis en haute mer.
Le 2 octobre 2025, l’administration Trump a désigné plusieurs cartels d’Amérique latine comme des « organisations terroristes étrangères » et des « combattants illégaux », affirmant que les actions de ces cartels constituent une « attaque armée contre les États-Unis ». Le gouvernement américain prétend que Maduro contrôle el Cartel de los Soles, l’organisation criminelle responsable du trafic de drogue. « Tout comme Al-Qaïda a mené la guerre contre notre patrie, ces cartels mènent la guerre contre notre frontière et notre peuple », a déclaré le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. Des démocrates et certains républicains ont critiqué l’opération. Le sénateur Jack Reed, du Rhode Island, a soutenu que l’armée n’est pas « habilitée à traquer des criminels présumés et à les tuer sans procès ». D’autres ont suggéré que, s’il était sérieux, Trump devrait proposer une déclaration de guerre, mais il a affirmé qu’il ne le ferait pas.
Le véritable objectif:
un coup d’État contre Maduro
Le véritable objectif des États-Unis est la destitution de Maduro. La volonté d’éliminer son gouvernement émane de Marco Rubio, un Américain d’origine cubaine de Miami et ancien sénateur de Floride. Le 7 août, les États-Unis ont offert une récompense de 50 millions de dollars pour toute information menant à l’arrestation et/ou à la condamnation du président vénézuélien Nicolás Maduro — une mesure manifestement destinée à encourager un coup d’État. À la mi-octobre, Trump a autorisé la CIA à mener des actions secrètes au Venezuela, tandis qu’au même moment, pour accroître la pression, des bombardiers B-52 ont commencé à survoler la côte vénézuélienne.
Les États-Unis disposent d’environ 10 000 soldats et de nombreux avions militaires dans les Caraïbes. Depuis des années, ils maintiennent également plusieurs navires de guerre dans la région, dont des destroyers équipés de missiles guidés. Désormais, Trump envoie vers le Venezuela le porte-avions Gerald Ford, le plus grand navire de guerre au monde, accompagné de cinq destroyers, d’un croiseur et d’un sous-marin. Le Ford transporte environ 75 avions de chasse et un équipage de 4 500 personnes. Une puissance militaire aussi colossale ne relève manifestement pas d’une simple opération antidrogue, mais bien de la préparation d’une attaque contre le Venezuela.
Il est peu probable que les troupes américaines combattent au sol ; Trump suivra plutôt l’exemple du dictateur russe Vladimir Poutine en utilisant l’artillerie et les bombes pour terroriser et démoraliser la population — le tout afin de provoquer un coup d’État.
Trump s’était présenté à l’élection présidentielle comme un opposant aux guerres étrangères et aux changements de régime, mais désormais, celui qui se qualifie lui-même de « président de la paix » s’apprête à faire la guerre. Il semble que l’impérialisme américain en Amérique latine soit bel et bien de retour en force — avec une volonté de vengeance à l’appui.
26 octobre 2025






