Shir Hever est un économiste. Il est né et a grandi à Jérusalem et vit aujourd’hui en Allemagne après avoir renoncé à sa citoyenneté israélienne. Il est directeur général de l’Alliance for justice Between Israelis and Palestinians et il est membre de la Jewish Voice for Just Peace in the Middle East. Jusqu’à récemment, il a coordonné la campagne d’embargo militaire de BDS. Ses diverses études portent sur l’économie de l’apartheid israélien, ainsi que sur le commerce des armes. Son dernier ouvrage, intitulé The Privatization of Israeli Security (La privatisation de la sécurité israélienne), a été publié par Pluto Press en 2017. Il a accordé une série de cinq entretiens sur l’économie de guerre israélienne à Bassam Haddad pour le média en ligne Jadaliyya, que nous avons transcrits et traduits de l’anglais.
Comme nous le savons, des milliers de soldats israéliens ont été blessés ou tués, ou se sont effondrés physiquement et mentalement. Des milliers de déserteurs ont également été enregistrés, y compris ceux qui ont quitté le pays, dès lors que le commandant en chefdéclarait ouvertement qu’il manquait de forces pour mener l’opération en cours. Nous voyons pourtant la guerre se poursuivre et s’intensifier assez rapidement, et il semble y avoir suffisamment de soldats. Comment est-ce possible, compte tenu de la pénurie à laquelle nous avons fait allusion ?
C’est une question très controversée et très mystérieuse, car Israël aligne d’importantes forces à Gaza et, comme vous le savez certainement, a attaqué plusieurs pays au Moyen-Orient, six jusqu’à présent. Il a donc un besoin de nombreux soldats. En Israël, le débat à ce sujet porte sur les ultra-ultra-orthodoxes dont une grande partie, comme vous le savez certainement, se considèrent comme antisionistes, même s’ils soutiennent le gouvernement. Mais ils le soutiennent par leurs prières et certainement pas par le service militaire. Il y a toujours cette illusion qu’on arrivera à les convaincre de rejoindre l’armée, alors que cela ne se produira certainement pas. Nous devons donc nous demander d’où viennent les forces supplémentaires dont l’armée a besoin.
Eyal Zamir, l’actuel commandant en chef de l’armée israélienne s’est ouvertement élevé contre le gouvernement devant la presse, déclarant qu’il manquait de soldats. C’est donc un sujet d’un débat politique, mais nous devons rappeler que le régime israélien n’est pas fondé sur une constitution — il ne dispose pas des freins et contrepoids qui sont censés régir le fonctionnement d’un gouvernement démocratique — mais sur les traditions d’une société de colons, sur l’illusion d’un gouvernement démocratique qui n’existe pas vraiment.
L’idée est que le ministère de la Défense et le ministère des Finances se contrôlent l’un et l’autre. Ainsi, traditionnellement, le ministre de la Défense essaie d’obtenir autant de ressources que possible pour mener des guerres, conquérir des territoires, etc., et le ministère des Finances a pour rôle de limiter ses ambitions démesurées en expliquant que le pays ne peut pas tout se permettre, que cela coûtera trop cher en termes de pressions internationales, de boycotts et de sanctions, et que les ressources disponibles ne sont pas suffisantes pour le moment.
Cependant, l’actuel ministre des Finances, Bezalel Smotrich, est un leader extrémiste fasciste messianique qui se moque complètement du ministère de son Finances. Il est ministre des Finances, mais cela ne le concerne pas le moins du monde et il est prêt à donner au ministère de la Défense tout ce qu’il veut et tout ce dont il a besoin pour mener la guerre à Gaza. Une émission monétaire a donc été décidée pour financer le coût de la guerre, et c’est le sujet de notre conversation aujourd’hui.
Traditionnellement, en Israël, les réservistes qui servent dans l’armée et qui sont des civils et ne font leur service de réserve que lorsqu’ils sont appelés, sont payés en tant que réservistes exactement le même montant qu’ils auraient reçu dans leur vie active. Donc, s’ils touchent le salaire minimum, ils auront droit au salaire minimum. S’ils sont au chômage, ils toucheront des allocations chômage, mais rien de plus. S’ils sont programmeurs dans la tech et gagnent des salaires à six chiffres, ils sont censés toucher ces salaires très élevés, même en tant que réservistes, ce qui a été un sujet de controverses au sein de l’armée.
Mais aujourd’hui, avec le génocide en cours à Gaza, les règles ont changé. Il a été décidé que tous les réservistes, quelle que soit leur activité, recevraient 29 000 shekels par mois, soit environ 9 000 dollars, ce qui représente plus du double du salaire moyen en Israël et plus de cinq fois le salaire minimum. C’est beaucoup d’argent. Pour les dizaines de milliers d’Israéliens qui ont perdu leur emploi, leur source de revenus et leur travail, parce qu’ils ont servi si longtemps comme réservistes ou parce que l’économie israélienne est en train de s’effondrer, ces soldes très élevées sont une solution. Ils les reçoivent en contrepartie de leur service dans l’armée. Non seulement ces montants ont augmenté, mais ils ne sont plus versés directement aux réservistes par le ministère de la Défense. Ce sont les officiers qui les reçoivent et les distribuent.
Aujourd’hui, la grande majorité des unités de l’armée israélienne manquent d’un personnel clé. Vous ne pouvez pas avoir une division blindée sans chauffeurs. Les officiers publient ainsi des annonces de ce type sur WhatsApp : « Nous avons besoin de chauffeurs. Même si vous n’êtes pas de notre unité, venez faire votre service de réserve dans notre unité en tant que chauffeur de char et nous vous paierons ». Certaines compétences sont si difficiles à trouver que les officiers disent : « Venez travailler pour nous pendant quatre jours et nous vous paierons comme si vous aviez travaillé six jours ». Vous comprenez ainsi qu’Israël est en train de se doter d’une armée de mercenaires. De plus, la monnaie émise pour la guerre est non seulement utilisée pour acheter des services, mais aussi des biens.
Il y a un cas qui a été défrayé la chronique dans les médias en hébreu — je n’ai vu aucune référence en anglais à ce sujet —. Les officiers ont décidé d’acheter de la viande pour les soldats dans une boucherie et ils ont payé avec cet argent et non avec de l’argent liquide. Cela coûte donc très cher de mobiliser suffisamment de soldats. En somme, vous avez une armée de vacataires qui ne sont pas attachés à des unités particulières et qui errent d’une unité à l’autre en quête de petits boulots. Ils abandonnent leur emploi dans le secteur civil, s’ils en ont un. Des journalistes israéliens expliquent ainsi que les emplois de serveurs dans les restaurants ou de livreurs de repas, ne sont plus occupés par des personnes en âge de servir dans l’armée, parce qu’il est beaucoup plus lucratif de servir en tant que réserviste. C’est ainsi qu’Israël complète les rangs de ses troupes.
Mais cette émission monétaire ne conduit-elle pas à une dévaluation du shekel israélienne et à une inflation ? Comment cela est-il géré dans la pratique ?
Ce que nous ne savons toujours pas, c’est comment, à la fin de l’année ou à la fin de l’exercice budgétaire, le ministère de la Défense va équilibrer le budget, car le ministère de la Défense est doté d’un budget qui a été approuvé en mars de cette année, au moment où Israël a violé le cessez-le-feu. Mais il a été rédigé dans le cadre du cessez-le-feu, sans prévoir que les combats allaient reprendre. Si bien que les dépenses de la défense dépassent largement les montants alloués par le budget. Lorsque cet écart éclatera au grand jour, bien de choses pourront se produire. Par exemple, Israël risque de perdre encore des points auprès des agences de notation et beaucoup d’investisseurs risquent de paniquer.
Les Israéliens qui occupent des postes de haut niveau au ministère des Finances sont des personnes relativement jeunes qui ne se souviennent pas des années 80 ou qui étaient encore enfants à cette époque. Or, Israël a connu une situation assez similaire au début de cette décennie. J’étais moi-même enfant et je ne peux pas faire appel à mes propres souvenirs, mais j’ai étudié cette période qui a vu se développer un phénomène économique très particulier. Israël a en effet connu une forte hausse des marchés boursiers en même temps qu’une hyperinflation. L’économiste israélienne Esther Alexander, décédée en 2003, a écrit un livre intitulé Le pouvoir de l’équilibre dans l’économie.
C’était une économiste très progressiste, mais ses conclusions ont été largement oubliées et ignorées, principalement parce que c’était une femme et que le département d’économie israélien est un département très masculin. Elle affirmait que la hausse simultanée de la bourse et de l’inflation ne sont pas contradictoires, mais plutôt deux phénomènes liés, car les banques de l’époque réglementaient le marché boursier israélien et manipulaient ainsi les cours des actions en utilisant des informations privilégiées et en s’assurant que ces cours continuent à monter à un rythme très élevé.
Beaucoup d’Israéliens ont été séduits par ce système de profit facile et ont commencé à investir de plus en plus d’argent sur les marchés boursiers, ce qui a permis aux banques de réaliser d’énormes profits, car elles vendaient les actions qu’elles achetaient elles-mêmes pour agir sur les cours. Les Israéliens ont commencé à contracter des emprunts pour acheter des actions qui leur permettaient de toucher des taux d’intérêt très élevés. Cela a créé une véritable monnaie concurrente dans l’économie israélienne, ce qui a entraîné une augmentation du pouvoir d’achat sans que les biens et les services disponibles ne se soient pas multipliés au même rythme.
Ce phénomène a ainsi provoqué une inflation galopante, comprise entre 100 % et 400 % entre 1981 et 1984. Dès lors, en 1983, toutes les banques israéliennes ont fait faillite le même jour, lorsqu’elles n’ont plus disposé d’assez d’argent pour continuer à manipuler les cours des actions et le gouvernement a dû nationaliser les banques. En 1985, il a mis en œuvre une politique néolibérale très restrictive et appliqué des lois contre ces pratiques bancaires. De nombreuses enquêtes et poursuites judiciaires ont été engagées contre les banques pour abus d’informations privilégiées et manipulation des cours de la bourse. C’est un exemple de la façon dont l’économie peut surchauffer d’une manipulation, en créant une monnaie concurrente.
Les gens ont leur argent normal, mais aussi de l’argent supplémentaire, la banque centrale perd ainsi le contrôle et l’inflation devient incontrôlable. Nous assistons aujourd’hui à la même chose, puisque le gouvernement a autorisé l’impression d’une monnaie concurrente, essentiellement pour le ministère de la Défense. Si bien que le directeur général du ministère des Finances, un haut fonctionnaire qui travaille pour Smotrich, a tiré la sonnette d’alarme et déclaré que cela devait cesser immédiatement, car c’était très dangereux pour l’économie israélienne. EN effet, Israël connaît effectivement une inflation croissante.
Je pense que nous ne connaitrons pas le niveau d’inflation des années 80, car les gens n’utilisent pas cet argent pour acheter des biens et des services supplémentaires, mais pour compenser la perte de revenus due à la crise économique. Il y a beaucoup de familles qui ont perdu tout revenu et dont les seules ressources viennent du service militaire de réserve. Comme cet argent remplace des revenus d’autres sources, il n’accroît pas trop le pouvoir d’achat réel de la population. L’inflation n’est donc pas encore hors de contrôle, mais elle est forte, le coût de la vie est très élevé et nous devons y prêter une attention particulière.
Cet argent ne provient d’aucune activité économique productive, puisque les réservistes ne construisent rien, ils ne font que détruire et tuer. En même temps, les revenus générés par l’agriculture, l’industrie, l’éducation et la santé, sont en baisse, il n’y a donc aucune base pour les dépenses actuelles et la seule façon pour le gouvernement israélien de continuer à les financer est de s’endetter de plus en plus.
Je voudrais poursuivre en posant une question plus large, étroitement liée au fait qu’Israël n’est pas vraiment une démocratie, mais qu’elle fait partie de l’OCDE et bénéficie des notations de Moody’s et S & P. Comment est-il possible de dépenser des sommes illimitées, comme nous le constatons, alors que l’assiette fiscale n’a pas augmenté ? En d’autres termes, on dépense beaucoup plus, il n’y a pas de croissance économique et les investisseurs ne paniquent pas. Les affaires semblent se dérouler comme d’habitude…
La réponse la plus immédiate est que c’est possible grâce à la complicité occidentale, mais je dois expliquer comment cette complicité fonctionne. Israël est membre de l’OCDE. C’est un sujet sur lequel j’ai beaucoup travaillé. J’ai rédigé des rapports à l’intention de l’OCDE en 2010, alors qu’Israël était en train d’adhérer à cette organisation et j’ai mis en garde l’OCDE et certains de ses économistes dans mes rapports. Le problème, c’est que l’OCDE refuse de prendre en compte le fait qu’Israël part du principe que sur le territoire qu’il contrôle effectivement, une partie des gens font partie de l’économie nationale. Ce sont des citoyens israéliens, en grande majorité juifs, y compris les colons de Cisjordanie et du Golan syrien. En revanche, les Palestiniens sont rendus invisibles. Ils ne sont pas considérés dans ces rapports.
Si l’on ajoutait l’ensemble de la population palestinienne à la population israélienne, le territoire contrôlé par l’État hébreu compterait près de 16 millions de personnes et ne remplirait pas les conditions requises pour être un État membre de l’OCDE, en raison d’un chômage très élevé, d’inégalités extrêmement importantes et d’un faible niveau de vie. Or, l’OCDE est censée regrouper des économies avancées et développées. À cela, Israël a répondu : « Nous faisons une demande d’adhésion à l’OCDE en tant que citoyens israéliens, même si l’ensemble du territoire est sous notre contrôle et que nous exploitons les ressources naturelles et la main-d’œuvre palestinienne ». C’est là que commence la complicité, mais cette histoire date de 2010. Nous sommes en 2025 et nous voyons que la complicité va bien au-delà d’organisations comme l’OCDE.
La complicité concerne aussi les journaux financiers comme le Financial Times ou le Wall Street Journal, qui refusent de dire à quel point l’économie israélienne est profondément défaillante, alors les journalistes israéliens répètent que le budget de l’État n’a rien à voir avec la réalité et que ce n’est que du vent. Ce ne sont que des mots jetés sur le papier, sans aucun contrôle ni réglementation. Normalement, lorsqu’un État est géré de cette façon, il fait faillite, mais Israël ne fait pas faillite parce que les journaux financiers mentent à leurs propres lecteurs et aux spéculateurs et investisseurs du monde entier qui envisagent d’acheter des obligations israéliennes ou d’investir dans des entreprises israéliennes.
Évidemment, d’un point de vue moral, c’est tout à fait répréhensible et personne ne devrait faire ça. D’un point de vue juridique, cela génère un risque énorme, car ces entreprises israéliennes sont complices de crimes de guerre très graves, de crimes contre l’humanité, y compris de crime de génocide, ce qui signifie qu’elles n’ont pas une très longue espérance de vie assurée et qu’il est plutôt insensé d’investir dans de telles affaires.
Pourtant, ce qui est le plus insensé, c’est que les investisseurs ne soient pas conscients de la gravité de la situation, qu’ils ne lisent pas l’hébreu et continuent d’investir. Je pense que c’est la seule raison pour laquelle l’économie israélienne réussit à se maintenir tant bien que mal et que la dette n’est pas encore devenue incontrôlable. Mais, des fissures commencent à apparaître dans cette complicité et des lueurs d’espoir apparaissent. Les Nations unies ont ainsi presque doublé le nombre d’entreprises figurant sur la liste noire des entreprises impliquées dans l’occupation, et je suis heureux de voir qu’elles ont enfin inclus l’entreprise allemande Heidelberg Cement, qui s’appelle désormais Heidelberg Materials, l’une des sociétés qui exploitent les ressources palestiniennes et tentent de le cacher.
On voit aussi que les fonds de pension se désengagent de plus en plus rapidement des entreprises israéliennes, car ils veulent protéger les investissements des retraités, mais aussi parce qu’ils ne veulent pas être complices de ces crimes. Je pense donc que ce mur d’ignorance qui occulte la réalité est en train de s’effondrer.
Je voudrais vous poser une dernière question qui préoccupe probablement beaucoup de gens. Vous avez dit que ces informations sont disponibles, bien sûr vous y avez accès, et beaucoup des liens que vous m’avez envoyés proviennent de Haaretz et d’autres publications en hébreu en Israël. C’est une chose que les Israéliens ne sachent pas exactement ce qui se passe à Gaza —même si cela est contesté — parce qu’ils ne veulent pas savoir ou qu’ils s’en moquent ou qu’ils veulent simplement que cela continue et qu’ils n’y prêtent pas attention, mais c’en est une autre qu’ils ne sachent pas ce qui ce qui se passe en Israël, ce qui affecte directement leurs moyens de subsistance. Comment expliquer cela, étant donné qu’Israël a un revenu par habitant décent, que la population est assez connectée et qu’elle a accès à l’information ? Comment expliquer ce niveau d’ignorance ou de méconnaissance ?
Je pense que la plupart des citoyens d’Europe occidentale ou d’Amérique du Nord ne connaissent pas vraiment l’assiette fiscale de leur pays, même les personnes qui ont fait des études supérieures. Vous ne savez pas à combien se monte chaque année le déficit budgétaire ni comment il est financé exactement. Il faut être économiste pour comprendre tous ces détails, mais ils ont a une certaine confiance dans le fait que le gouvernement maîtrise ces questions, qu’il existe des réglementations et une certaine surveillance de la banque centrale et des organismes internationaux, qui veillent à ce que la situation ne dégénère pas. Et si cela se produit, comme en Argentine en 2000 ou en Grèce en 2007, cela fait grand bruit. On part donc du principe que la plupart des gouvernements ne font pas cela.
Je pense que la plupart des Israéliens essaient de se convaincre que tout va bien, que la situation ne dégénère pas. Ils ne veulent pas entrer dans les détails, mais certains Israéliens regardent autour d’eux et disent : « Eh bien, on dirait que l’école ne fonctionne plus et que l’université ne commence pas la nouvelle année académique, parce qu’il n’y a pas assez d’étudiants — ils sont nombreux à accomplir un service de réserve —, beaucoup de professeurs sont partis, les hôpitaux fonctionnent à peine et il faut une éternité pour obtenir un rendez-vous chez le médecin.
Toutes ces choses donnent aux gens l’impression que la situation n’est pas bien gérée, qu’il y a une crise qui s’aggrave de plus en plus. Moi-même et les Israéliens qui ont le courage de regarder la réalité en face, nous avons fait nos valises et ceux qui parmi eux en ont les moyens s’en vont. Je pense que les Israéliens qui sont conscients de la réalité qui les entoure savent que les médias financiers du monde anglophone refusent d’en parler, et ils votent avec leurs pieds. Enfin, les Israéliens qui ont le plus d’argent ont transféré — selon les banques israéliennes — grâce à divers fonds, obligations et autres, plus de 50 % de leurs investissements à l’étranger, parce qu’ils ont perdu confiance dans l’avenir de l’économie israélienne.
* Propos recueillis par Bassam Haddad, Professeur à la Schar School of Policy and Government de la George Mason University, Fairfax, Virginie, pour le média en ligne Jadaliyya.






