Le 22 septembre 2025, l’Italie a été le théâtre de manifestations de masse rassemblant des centaines de milliers de personnes dans quelques 75 villes. La Péninsule n’avait pas connu une telle mobilisation depuis plus de vingt ans. Sous le slogan « Blocchiamo tutto » (bloquons tout), la grève générale (services de santé, écoles, transports, dockers…) et les manifestations de rue en solidarité avec le peuple palestinien ont surpris tant en Italie que dans le reste du monde, faisant la Une de la presse internationale. Comment une telle mobilisation a pu prendre pied ? Quels en ont été les facteurs ? Comment saisir ce qu’elle nous dit de la force et de la nécessaire organisation des classes populaires à un moment de bouleversement global ?
Politique
Fondements économiques d’un capitalisme de plus en plus autoritaire
Le capitalisme actuel développe une dimension rentière de plus en plus accentuée. Il tend à marchandiser tous les aspects de nos vies et à consolider un pouvoir oligarchique. Il favorise une exploitation accue du travail et une politique guerrière.
Le fascisme des années 1930 est-il de retour ?
Dans ce texte tiré de son livre de 2024, Trumpismos (Barcelone, Verso), que nous avons traduit de l’espagnol, Miguel Urbán Crespo s’efforce de montrer les différences entre le fascisme des années trente et l’extrême droite actuelle. Il s’appuie pour cela sur les analyses marxistes du fascisme historique et sur des travaux d’historiens.
Qui a tué Charlie Kirk ? L’extrême droite MAGA et ses recoins les plus obscurs
L’assassin présumé de Charlie Kirk, Tyler Robinson, comme beaucoup d’autres avant lui, est le produit final d’une machine de propagande de longue durée, coûteuse et sophistiquée. Pour comprendre d’où surgissent des figures comme la sienne, il faut remonter dans le temps. Tout a commencé avec Steve Bannon en 2005, lorsque le gourou de l’extrême droite numérique et ancien conseiller de Donald Trump investissait dans une société de jeux vidéo, Internet Gaming Entertainment.
Les lois corsets : un carcan néolibéral contre la démocratie et les services publics à Genève
En janvier 2025, la majorité de droite du Grand Conseil genevois a adopté deux projets de loi connus sous le nom de « lois corsets ». Derrière ces lois apparemment techniques se joue bien plus qu’une réforme budgétaire : une offensive politique qui vise à diminuer fortement les dépenses publiques, et ceci de façon automatique.
Pourquoi les BRICS ne dénoncent pas le génocide en cours à Gaza
Les BRICS ne parlent pas de génocide pour décrire ce qui est en cours à Gaza. Les BRICS critiquent l’utilisation de la force par Israël dans les points 24 à 27 de leur déclaration, mais ils n’utilisent nulle part le terme « génocide » ou « nettoyage ethnique » ou « massacre ». Les BRICS ne proposent pas de sanctions contre Israël. À part l’Iran, les pays membres des BRICS maintiennent les relations commerciales avec Israël.
Penser Gaza : entretien de Luca Salza avec Étienne Balibar
« Penser Gaza, penser à Gaza ? Malgré les images et récits qui filtrent, nous n’y sommes pas, dans Gaza, sous les bombes et devant les chars, en train de voir nos maisons rasées, nos enfants mourants de faim, nos blessés achevés jusque dans les hôpitaux. Nous ne pouvons qu’y penser nuit et jour, en ressassant notre horreur. » Cet entretien a été réalisé par Luca Salza pour la revue K – revue transeuropéenne de philosophie et arts – https://www.peren-revues.fr/revue-k/, dans laquelle il doit paraître, entre le 8 et le 13 septembre 2025. Il est reproduit sur le blog Mediapart d’Étienne Balibar, duquel nous l’avons tiré, avec l’aimable autorisation de la revue.
L’austérité budgétaire est sexiste
Quand un gouvernement coupe dans les budgets, les femmes sont les premières à en payer le prix. Après l’échec de François Bayrou et de son projet de budget austéritaire, nous voulons rappeler à son successeur que diminuer le financement des services publics n’est pas une fatalité : c’est un choix politique, et nous le dénonçons.
Le « nationalisme du désastre », une nouvelle forme de fascisme ?
Une façon d’envisager le fascisme est de le considérer comme un phénomène historiquement spécifique : un mouvement réactionnaire de masse né du chaos économique et social qui a englouti l’Europe après la Première Guerre mondiale. Une autre façon d’envisager le fascisme est de le considérer comme une présence constante. Certains y voient l’expression d’une tendance humaine à la domination.
Matérialisme et féminisme : entretien avec Johanna Brenner
Je travaille toujours à partir d’un cadre théorique matérialiste marxiste. Les féministes marxistes partent, comme Marx, du travail collectif. Les êtres humains doivent organiser le travail socialement afin de produire ce dont ils ont besoin pour survivre ; la manière dont le travail socialement nécessaire est organisé façonne à son tour l’organisation de toute la vie sociale. Alors que Marx pensait principalement à la production de biens, les féministes marxistes ajoutent à ce travail socialement nécessaire la reproduction des êtres humains — non seulement d’une génération à l’autre, mais aussi au quotidien — ce que nous appelons désormais la « reproduction sociale ».