L’économie zombie d’Israël. Troisième partie : la division d’Israël en tribus

par | 30 Nov. 2025 | International, Israël, Palestine

🕒 18 minutes

Shir Hever est économiste. Il est né et a grandi à Jérusalem et il vit aujourd’hui en Allemagne, après avoir renoncé à sa citoyenneté israélienne. Directeur général de l’Alliance for justice Between Israelis and Palestinians, il est aussi membre de Jewish Voice for Just Peace in the Middle East. Jusqu’à récemment, il a été le coordinateur de la campagne d’embargo militaire de BDS. Ses diverses études portent sur l’économie de l’apartheid israélien, ainsi que sur le commerce des armes. Son dernier ouvrage, intitulé The Privatization of Israeli Security (La privatisation de la sécurité israélienne), a été publié par Pluto Press en 2017. Il a accordé une série de cinq entretiens sur l’économie de guerre israélienne au média en ligne Jadaliyya, que nous avons transcrits et traduits de l’anglais. Nous publions ici la troisième partie, du 2 novembre 2025, qui porte sur les mutations en cours de l’industrie d’armement israélienne. Le premier, sur l’argent de la guerre et le second, sur l’industie d’armement israélienne sont disponibles sur notre site.

 

Bassam Haddad : Le titre de notre discussion d’aujourd’hui est intéressant, à savoir la division d’Israël en tribus, ce qui en dit long. La crise récente en Israël, depuis environ 9 ou 10 ans, se reflète dans la façon dont les gouvernements se sont succédé depuis 2015 jusqu’à aujourd’hui, vacillant et tombant plus d’une fois. Nous avons assisté à des élections répétées. Certes, on a tendance souvent à exagérer la situation, à parler d’effondrement, ce qui sera le sujet de notre prochain et quatrième entretien. Mais quelle est la cause de cette longue crise, de façon générale ? Comment, devrions-nous la comprendre ?

Shir Hever : Je pense que c’est un processus dramatique, donc ce que je vais dire peut sembler dramatique, mais je pense que ce n’est pas quelque chose qui a commencé en 2015. Mais en 2015, nous sommes arrivés à un moment où le système politique a vraiment été affecté par une crise durable, liée à l’apartheid. Israël est un État d’apartheid, et, en tant que tel, ce n’est pas seulement un système binaire d’oppression et de contrôle, avec les Juifs d’un côté et les Palestiniens de l’autre. C’est beaucoup plus complexe. Le système d’apartheid définit une hiérarchie à plusieurs niveaux. Dans un tel système, personne n’a de droits. Quand je vivais à Jérusalem et qu’on me demandait si la démocratie israélienne permettait de dire tout ce qu’on voulait, etc., je répondais qu’en tant que Juif, je bénéficiais d’une totale liberté d’expression, que j’avais le droit de dire ce que je voulais, mais que les Palestiniens ne l’avaient pas. En fait, j’avais tort, car je n’avais pas le droit, mais le privilège de la liberté d’expression, parce que les systèmes d’apartheid sont des systèmes de privilèges. Et quand les gens comprennent viscéralement qu’ils ne peuvent pas compter sur des droits, mais seulement sur des privilèges, ils comprennent également qu’ils peuvent les perdre aussi facilement qu’ils les ont acquis. Ils se battent pour ces privilèges. Ils se battent pour leur identité comme si elle était la base même de leur existence.

Partout dans le monde, nous vivons dans une époque où la politique est basée sur l’identité. Nous sommes confrontés à la suprématie blanche aux États-Unis et en Europe. Ce n’est pas nouveau, mais aux États-Unis, même aujourd’hui, si vous êtes américain·nes et que vous vous opposez à la suprématie blanche, vous ne risquez pas de perdre votre citoyenneté. En Israël, cependant, si vous vous opposez à la suprématie juive, les gens vous interpellent : « N’avez-vous pas peur de perdre votre droit de résidence ? » C’est là toute la différence, car le système d’apartheid divise la société en plusieurs groupes : vous avez les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, vous avez les Bédouins. Il y a aussi les Druzes et les Palestiniens qui ont la citoyenneté israélienne, et, parmi eux, les degrés de privilèges varient selon qu’ils sont musulmans ou chrétiens. Et puis, parmi la population juive, il y a les ultraorthodoxes et les orthodoxes nationaux. Il y a aussi les Juifs orientaux et les Juifs ashkénazes…

En 2015, le gouvernement israélien était un gouvernement fondé sur un mensonge. Il était basé sur l’idée que le soi-disant centre libéral des Ashkénazes, des Juifs laïques et bien éduqués, avait rejoint le gouvernement de droite de Netanyahu afin d’obtenir le recrutement des ultraorthodoxes dans l’armée, telle était l’idée. Et les ultraorthodoxes ont paniqué pendant une seconde. Ils ont cru un instant aux mensonges de Netanyahu. Celui-ci ne dit jamais la vérité. Et il avait dit : « Nous allons devoir les recruter. Nous allons discuter avec l’armée pour les enrôler. » Bien sûr, il ne le pensait pas, mais pendant un bref moment, ils ont considéré qu’il le pensait peut-être. Ils ont alors renversé le gouvernement et organisé des manifestations massives. Dans une interview très importante, l’un des leaders de la communauté ultraorthodoxe a même déclaré que sa fraction avait peut-être commis une erreur en s’alliant avec les sionistes. Il a même déclaré qu’il faudrait peut-être envisager une alliance avec les Palestiniens.

Après cette interview, Netanyahu s’est assuré que les ultraorthodoxes feraient partie de tous les gouvernements successifs qu’il mettrait en place, et ils se sont complètement engagés à ses côtés. Mais cela a créé une situation dans laquelle le système politique n’est plus divisé en deux parties, disons la partie suprémaciste juive contre la partie démocratique qui reconnaît les Palestiniens comme des êtres humains. Les Juifs ashkénazes libéraux de la classe moyenne qui veulent recruter les ultraorthodoxes dans l’armée s’opposent aux Palestiniens et au droit des Palestiniens d’exister en tant que citoyens libres de l’État, mais ils s’opposent aussi aux ultraorthodoxes, ce qui crée une situation dans laquelle vous avez en fait trois coalitions possibles pour diriger le pays, mais aucune d’entre elles n’a la majorité et chaque gouvernement finit par tomber.

 

Cela ouvre la porte à beaucoup d’autres questions, à commencer par celle du gouvernement actuel. Tout le monde dit que c’est le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, et bien sûr, cela a commencé en janvier 2023. Pourtant, ce thème « du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël » a été agité à chaque fois que Netanyahu est arrivé au pouvoir, depuis 2009. Qu’est-ce qui rend donc ce dernier gouvernement particulier et unique ?

C’est vrai. Tous les gouvernements que Netanyahu a mis en place depuis 2009 ont toujours été les plus à droite de l’histoire d’Israël, chacun poussant le pays de plus en plus vers la droite. Mais le gouvernement actuel est celui qui a franchi une ligne rouge pour le mouvement sioniste. Cela peut sembler insignifiant pour un observateur extérieur, mais c’est une ligne rouge. C’est pourquoi elle est si importante pour le système politique israélien, car le mouvement sioniste a toujours dit qu’il fallait débattre entre les différents partis sionistes pour que les non-sionistes n’aient pas de prise sur le système politique. Mais ce n’est pas un système à parti unique où il n’y a qu’un parti sioniste. Il y a plusieurs partis sionistes avec différentes orientations, et ils doivent disposer d’un espace dans lequel ils puissent coexister et s’accorder sur certaines choses.

Ainsi, les gouvernements de droite dirigés par Menahem Begin, puis par Shamir, dans les années 80, avaient décidé que les partisans du rabbin Meir Kahane, ces Juifs messianiques orthodoxes d’extrême droite qui voulaient expulser, voire tuer tous les Palestiniens, devaient être tenus à l’écart des institutions. Pour eux, il s’agissait d’une ligne rouge. Il fallait interdire ce parti et ce mouvement et les exclure du Parlement israélien, car ils compromettraient l’avenir de l’État. En 2022, Netanyahu a décidé de les réintroduire dans le consensus, de les ramener dans le camp de la droite. Il a appelé les différents petits groupes et partis très extrémistes et très violents à s’unir et à former un bloc électoral capable de s’imposer — il détient 14 sièges sur 120 à la Knesset.

Pendant la brève période où Netanyahu n’a pas occupé le pouvoir, en 2021-2022, une coalition de huit partis politiques s’était formée contre lui, aux opinions très divergentes. Il y avait le parti islamique, le parti d’extrême droite de Liberman, qui est un laïc, mais aussi les orthodoxes nationaux à la tête de ce gouvernement hétéroclite. C’était sans précédent. Ces huit formations avaient déclaré qu’elles étaient prêtes à tous les compromis, sauf de remettre Netanyahu en selle. Celui-ci a réagi très habilement. Il a décidé de défier cette coalition en proposant de soumettre au vote la loi d’apartheid qui empêche le regroupement familial des Palestiniens, tandis que les Juifs y ont droit et peuvent même inviter des membres de leur famille qui ne sont pas israéliens et qui obtiendront immédiatement le droit de résider en Israël, puis très rapidement la citoyenneté. Mais si vous n’êtes pas juif, vous n’avez pas ce privilège. Il s’agit clairement d’une loi d’apartheid, qui est absolument illégale, raison pour laquelle les organisations internationales ont accusé Israël d’apartheid.

En même temps, Netanyahu s’est arrangé pour que le Likoud vote contre, alors que le gouvernement n’avait pas d’autre choix que de voter en faveur de cette loi d’apartheid et d’amener même les Palestiniens au sein du gouvernement et/ou de la coalition à voter en sa faveur… Cela a brisé l’illusion mensongère qu’il pouvait y avoir un quelconque fonctionnement majoritaire dans ce système, miné par les contradictions internes. La démonstration était faite qu’Israël est divisé en tribus. Ensuite, Netanyahu a déclaré qu’il y aurait des élections et que, cette fois-ci, il n’y aurait plus de compromis. Ce sera un gouvernement populiste, un gouvernement qui flattera les velléités les plus sombres des Juifs qui veulent être les seigneurs de la terre. Si vous voulez tuer tous les Palestiniens, nous ne vous disqualifierons pas. Si vous voulez annexer les territoires occupés, nous ne vous disqualifierons pas.

C’est parce qu’il a obtenu la majorité et qu’il a créé une telle dynamique et placé à des postes clés des personnes issues des franges les plus extrêmes de la société israélienne qu’il est si dangereux. Il a cependant franchi une ligne rouge pour le mouvement sioniste. C’est la police sioniste qui a déclaré que Bengville était un terroriste, parce qu’il avait soutenu l’assassinat du Premier ministre Rabin, parce qu’il avait accumulé des armes illégales pour constituer des milices en Cisjordanie. Elle a donc soutenu qu’il était un terroriste. Aujourd’hui, il est le chef de la police. Et Smotrich, qui stockait de l’essence dans son appartement pour incendier des personnes — c’était l’époque où des terroristes juifs avaient brûlé vif Muhammad Abu Khdeir [un jeune Palestinien de 16 ans, NDR] en 2014. Il est aujourd’hui ministre des Finances et gouverneur de Cisjordanie. Ce sont là des choses qui constituent une ligne rouge pour le mouvement sioniste.

Ce nouveau gouvernement qui est maintenant au pouvoir en Israël est donc quelque chose qui n’a jamais été vu auparavant. Et c’est pour ça qu’en Israël, l’establishment, ce que Trump aime appeler l’État profond — les patrons du système judiciaire, les juges suprêmes, les dirigeants des médias libéraux et les chefs des services secrets — dit que Netanyahu mène le pays dans une direction très dangereuse. Pour eux, cela pourrait compromettre l’existence même de l’État d’Israël. Mais Netanyahu rétorque que ces gens sont rongés par l’amertume et ne comprennent pas ce que cela veut dire que d’être heureux. Il promet à son électorat de les rendre heureux, et que voulez-vous répondre à cela ?

 

Je me suis intéressé depuis longtemps, depuis les années 90, au concept de « sionisme libéral », qui se présente comme une alternative au sionisme traditionnel ou au sionisme radical, surtout aux États-Unis, où les gens parlent des atrocités, de la discrimination, de l’occupation militaire, des colonies illégales, du nettoyage ethnique et de tout ce qui ne plaît pas au sionisme libéral. Ils attribuent ces méfaits aux autres sionistes. Pourtant, dans des sondages cohérents, réalisés en Israël par des Israéliens, par des sionistes, etc., on observe un large consensus sur la politique en cours. Et quand je parle de consensus, je ne parle pas de majorités de 50 à 60 %, mais de majorités 75 à 85 %, et parfois plus, selon le sujet. Quelle est la position des sionistes libéraux ou de la gauche dans ce contexte ? Les gens comme Yaïr Golan, qui sont à la tête du parti sioniste libéral, comment voient-ils ce qui se passe aujourd’hui ?

Votre question comporte en fait deux parties. La première est : quelle est la position du sionisme libéral ? Et la seconde est : quelle est la position des sionistes libéraux ? Je ne souhaite pas répondre à la première question, car je ne m’intéresse pas à l’idéologie du sionisme ni aux différents textes ou interprétations. Je pense que cela nous détourne du véritable sujet. Parlons plutôt des personnes, traitons cette question sur un plan anthropologique.

Prenons par exemple les ultraorthodoxes. Il y en a beaucoup qui se disent antisionistes et qui, en même temps, confisquent les terres palestiniennes et participent au système d’apartheid. Ils ne voient pas de contradiction. De la même façon, le groupe de personnes qui se disent sionistes libéraux sont ceux-là mêmes qui dirigeaient autrefois ce pays. Et ils ont encore beaucoup de pouvoir. Ils sont à la tête des universités, ils sont à la tête des journaux et ils ont beaucoup d’argent. Je pense donc que ce qu’ils disent et ce qu’ils pensent a de l’importance, car le fait qu’ils soient dans un état de profonde illusion montre à quel point la crise est grave. Ce sont des gens qui ont la capacité d’analyser les faits, les chiffres, les statistiques mieux que quiconque. Ce sont les dirigeants, les gestionnaires et les chercheurs en chef du Bureau central des statistiques et les directeurs des départements de sciences politiques de toutes les universités.

Lorsqu’ils donnent des interviews à la presse, ils affirment : « S’il y avait des élections et un cessez-le-feu, il y aurait un nouveau gouvernement et, d’une manière ou d’une autre, les sionistes libéraux reviendraient au pouvoir et nous mènerions une enquête sur la corruption et les crimes de l’ancien gouvernement. Israël prospérerait à nouveau et le monde pardonnerait tout ce que nous avons fait à Gaza et le génocide serait oublié ». En réalité, ils ne parlent jamais de génocide… Ils ne veulent donc pas vraiment parler de ce qui s’est passé à Gaza ces deux dernières années. Ils pensent simplement que tout peut redevenir normal en se débarrassant d’une seule personne, Netanyahu. Et vous entendez cela même de la part de personnes comme Yaïr Golan.

Il a été élu à la tête du camp sioniste libéral en Israël, non pas parce qu’il était intelligent ou particulièrement charismatique, mais parce que c’était un tueur, un combattant, parce qu’il était commandant adjoint de l’armée israélienne. Avant cela, il était commandant militaire du territoire occupé de Cisjordanie. Je l’ai rencontré à ce moment-là. Il donnait une conférence à un groupe de sionistes libéraux qui lui avaient demandé pourquoi il faisait ces choses. Et il leur a répondu : « Eh bien, nous ne nous soucions pas des Palestiniens en tant qu’êtres humains. Nous préférons que les Palestiniens s’occupent de toutes ces questions humanitaires. Nous nous soucions uniquement de la sécurité et nous ne nous préoccupons pas de savoir si les Palestiniens ont accès aux besoins humains fondamentaux. L’armée n’est pas responsable de ces questions », ce qui est en fait une erreur.

Il a ensuite poursuivi en expliquant que le mur de séparation, le mur illégal en Cisjordanie, était quelque chose auquel l’armée s’était opposée et qu’il l’avait dit au ministre de la Défense. Ce n’était pas un moyen efficace d’assurer la sécurité. Mais le ministre de la Défense lui a répondu que la sécurité n’était pas la priorité de ce mur. Son objectif principal est de séparer les peuples afin que les Palestiniens et les Juifs ne deviennent pas amis, ne se marient pas entre eux… C’était donc la raison principale. Et il était prêt à le dire publiquement, et quand il l’a fait, j’ai réalisé que c’était un homme incapable de tenir sa langue. Il n’était pas adapté aux exigences de son travail. Il a également été surpris plus tard en train d’utiliser des Palestiniens comme boucliers humains dans le cadre de son rôle de commandant militaire. Puis, en 2016, il a prononcé un discours très célèbre, en tant que commandant adjoint de l’armée israélienne, dans lequel il a déclaré qu’il observait dans la société israélienne des tendances qui lui rappelaient les années 30 et 40 en Europe. Cela a marqué la fin de sa carrière militaire. Il n’avait donc aucune chance d’être promu à la tête de l’armée. Il a quitté l’armée et est devenu politicien.

Le 7 octobre, lorsque Israël a été attaqué, il a pris son arme et s’est rendu en voiture dans la région des kibboutzim et de Gaza, où il a commencé à tirer sur des combattants palestiniens et à se battre seul. Une sorte de périple qui a fait de lui une sorte de héros. Et la gauche dit : « Oh, il sera notre leader, notre leader. » Cela en dit long sur les sionistes libéraux et les qualités qu’ils recherchent chez un leader. Et depuis qu’il a été élu à la tête de ce camp politique, il affirme qu’Israël devrait envahir le Liban. Israël devrait occuper de manière permanente le territoire libanais, Israël devrait intensifier la guerre à Gaza. Ce n’est pas une position de gauche, mais l’idée est qu’en parlant ainsi, peut-être que certaines personnes de droite qui ne font pas partie de ce petit groupe homogène, ces libéraux, ces Ashkénazes de la classe moyenne bien éduqués, voteront pour lui, parce qu’il a été « un héros de guerre », parce qu’il est militariste et parce qu’il veut tuer des Palestiniens. Et lorsqu’il arrivera au pouvoir, il croit qu’il pourra se débarrasser de Netanyahu, mener des enquêtes et sauver Israël. Tout cela n’est que pure fantaisie. Pourquoi la droite voterait-elle pour lui alors qu’elle a ses propres leaders ?

Quelle est la base électorale du groupe sioniste libéral, alors que beaucoup de ses membres ont quitté le pays et que quelqu’un comme Yaïr Golan, incapable de contrôler ses paroles, dont la seule qualification est de tuer des gens, est à sa tête ? Ce n’est certainement pas quelqu’un qui peut avoir une vision politique à long terme et devenir majoritaire. Je pense que cela montre plutôt comment ce camp est en train de disparaître en Israël. Et la raison pour laquelle je pense qu’il vaut la peine que nous passions tout ce temps à parler de ce petit groupe de personnes qui ne contrôlent plus vraiment l’État d’Israël et n’exercent plus aucune influence, c’est parce qu’aux yeux du New York Times, du Washington Post et de l’Union européenne, ce sont eux les Israéliens. Et il est vraiment temps de dissiper ces illusions.

 

* Propos recueillis par Bassam Haddad, Professeur à la Schar School of Policy and Government de la George Mason University, Fairfax, Virginie, pour le média en ligne Jadaliyya.

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